Prix du lait : l’Unell dénonce le « mutisme » des distributeurs
L’association d’organisations de producteurs accuse les enseignes de la grande distribution d’être « complices de Lactalis dans le non-respect des lois Egalim ».
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« Aucun distributeur n’a daigné prendre contact avec nous », s’agace Yohann Serreau, président de l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis, lors d’une conférence de presse le 31 janvier 2024. Alors que les négociations commerciales entre transformateurs et distributeurs se terminaient le jour même, « il y a un souci quant au respect des lois Egalim de la part de Lactalis et des grandes et moyennes surfaces (GMS) », estime-t-il.
Quelques mois plus tôt, en novembre 2023, l’Unell avait demandé auprès du géant laitier une hausse de 5 % du prix de revient des éleveurs, à faire valoir dans les conditions générales de ventes (CGV) des produits laitiers auprès des distributeurs, au titre de la matière première agricole (MPA). « Lactalis nous a expliqué que cette hausse ne pouvait être que de 1 % pour lui permettre d’être agressif tout en conservant ses marges », rapporte Yohann Serreau.
Lactalis et l’Unell s’entendent sur une médiation (24/01/2023)
« Opacité » des acteurs de l’aval
Par conséquent, « nous n’avons pas trouvé d’accord avec Lactalis cette année, et nous avons informé les distributeurs de cette situation par courrier », poursuit-il. Et le président de l’Unell de préciser qu’ « habituellement, depuis quatre ou cinq ans, nous rencontrons les distributeurs un à un, soit en visio, soit sur leurs sites, pour leur présenter de manière factuelle les évolutions du prix de revient du lait à la production. Mais cette année, « c’est silence radio ».
« On s’interroge beaucoup sur le mutisme des distributeurs, insiste Yohann Serreau. […] Ces derniers ont reçu des CGV non conformes à Egalim. S’ils les acceptent, ils sont complices de Lactalis dans le non-respect de la loi ». À ce stade, l’Unell indique n’avoir d’information ni sur les CGV envoyées par Lactalis aux distributeurs, ni sur les contrats signés à l’issue des négociations commerciales. « Ces acteurs fonctionnent sur le même principe : celui de l’opacité », s’agace Yohann Serreau.
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